Biographie
Clothilde Lasserre a grandi au sein d’une famille inspirante qui l’a toujours encouragée à poursuivre ses convictions, jouant un rôle déterminant dans l’épanouissement de sa carrière artistique.
Depuis vingt ans, Clothilde Lasserre a ouvert son atelier de peinture puis son atelier de sculpture référencé au sein des Ateliers d’Art de France. Formée au sein d’ateliers prestigieux à La Borne et à Sèvres en France, elle acquiert les techniques particulières et ancestrales de la porcelaine et du grès, matières nobles et exigeantes qui lui ont permis d’étendre son langage singulier.
Son parcours artistique témoigne d’une vision de la société résolument tournée vers le partage et l’échange universel.



Entre expositions personnelles, foires d’art contemporain et salons d’art actuel, son travail artistique est régulièrement récompensé.
Les œuvres de Clothilde Lasserre sont représentées par des galeries d’Art et font partie de collections privées à Singapour, New York, Royaume-Unis, Belgique et en France.
Démarche artistique
La singularité du travail de Clothilde Lasserre repose non seulement sur la précision de son savoir-faire, mais aussi sur son positionnement artistique, qui offre une réflexion sensible et éclairante sur les enjeux et défis de notre société.
Du haut de la Défense à Paris, son regard d’Artiste assiste au déplacement de masses humaines vue d’en haut. Cette perspective d’en haut nourrit peu à peu une vision artistique qui met en scène la foule.
L’artiste traduit les dynamiques des relations humaines, où les liens se tissent et les rencontres s’incarnent, nous rappelant l’importance de croire en l’autre.
Tant ses peintures que ses sculptures explorent la nécessité pour les êtres humains de cultiver leur singularité tout en apprenant à vivre ensemble.
En écho à Baudelaire, elle explore cette tension entre solitude et multitude : « Multitude, solitude : termes égaux et convertibles pour le poète actif et fécond. Qui ne sait pas peupler sa solitude, ne sait pas non plus être seul dans une foule affairée. » – Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal.



Inspirations

Globalisation ou Repli sur soi ? Un va et vient bienfaiteur
Toute culture choisit d’investir préférentiellement un certain nombre des valeurs qui lui sont propres.
Ainsi l’illusion ethnocentrique tend à nous faire croire que toute culture ayant fait des choix différents des nôtres, est inférieure à la nôtre. De là nait l’illusion de cultures inférieures. Il devient donc nécessaire de se confronter aux différences pour s’ouvrir, évoluer et voir les choses différemment.
Les foules variées ou tendant vers l’homogénéité de Clothilde Lasserre traduisent ce paradoxe.
Pour progresser, il faut qu’il y ait une collaboration entre des cultures différentes, chacune apportant quelque chose. Or ces choses mises en commun produisent une homogénéisation et empêchent de ce fait, toute future collaboration puisqu’il n’y aura plus rien à partager. »
Claude Levi-Strauss – Race et Histoire
Reportage Vidéo « Atelier de Peinture de Clothilde Lasserre »

Reportage Vidéo « Atelier de sculpture de Clothilde Lasserre »

TEXTES : L’Artiste Vue d’en haut, vue des autres
Clothilde Lasserre signe des toiles d’une énergie captivante.
Conjuguant instinct de la touche, audace des couleurs et sens implacable de la composition, ses Foules valsent entre figuration et abstraction. Un perpétuel va et vient entre une vie intérieure et le contact vital avec l’Autre qui se concrétise par des zooms et des prises de recul.
Clothilde Lasserre travaille sur l’identité depuis longtemps. Le paradoxe de tout individu : s’intégrer et donc ne pas se différencier tout en gardant sa propre individualité pour ne pas se perdre.

La verticalité peut nous faire hésiter :
Ce n’est pas vraiment un regard à vue d’oiseau (une vue en général diagonale ou une perspective d’un point de vue assez proche), ni à vue d’avion (plus proche de la verticale et beaucoup plus éloigné), ou à partir d’une étoile (le point de vue de Sirius qui relativise tous les effets négatifs puisque c’est l’étoile la plus proche du soleil).
On en arriverait au point de vue divin qui peut appréhender aussi l’espace sans prendre en compte le temps (sub specie aeternitatis comme disait Spinoza, mais cela peut aussi être un projet pour tout penseur humain). Ce qui permet de penser le regard de Clothilde Lasserre est ailleurs. Il y a là un regard défamiliarisé, s’éloignant du face à face, très proche de la verticale, sinon un regard vertical, mais assez peu éloigné et prenant en compte le mouvement. Ce n’est toutefois pas une vision aérienne liée à l’invention de l’aviation et aux cartes postales qui en ont résulté.
C’est ici une démarche très conceptuelle, une véritable « cosa mentale » tout comme chez Léonard. On voit bien les choses de haut, mais sans aucune manifestation de domination. Car décaler ainsi la vue, c’est bien un exercice spirituel.
Jean-François Clément
La peinture de Clothilde Lasserre reflète un parcours atypique dans le monde de l’art contemporain.
Elle ne vient pas à la peinture par hasard mais bien par nécessité. Comme le seul moyen d’exprimer et partager sa compréhension du monde, ses exaltations et ses angoisses. Comme son témoignage de la difficulté à vivre ensemble tout en étant unique. Ses foules en sont sans aucun doute la plus belle expression. Des foules d’individus noyés dans une masse aliénante mais dont les couleurs expriment si bien la richesse de la diversité des êtres. Et des âmes aussi.
Clothilde n’a pas fait d’école d’art ni même pris de cours de peinture. Elle respecte des maîtres mais ne doit rien à des professeurs et en retire une très grande liberté d’expression. Sa technique est forte mais elle n’est que le prolongement de son aspiration à mettre en couleurs les émotions de nos vies. Avec ce sens inné de la couleur pour seul repère, Clothilde s’attaque directement à l’huile sur toile. D’emblée, son pinceau apparaît puissant, son trait rythmé mais sa lumière reste sensuelle. Quand on lui demande quel est son style, dans quelle catégorie elle se range, elle répond souvent « ah les boîtes, les cases ? La peinture est venue me chercher pour fuir le monde des cases. Je n’y retournerai pas ». Marie Jouan Gondouin – Galeriste
Malgré tout, sa peinture est considérée par les professionnels de l’Art comme figuratif-expressionniste tirant parfois sur l’abstrait. Avant d’être peintre, Clothilde fut mathématicienne. De cette école de la rigueur absolue, elle a intégré dans son travail la puissance des symboles et l’art du langage. Les mathématiques sont une poétique disciplinée, la peinture est une discipline poétisée. Les deux permettent de raconter le monde tel qu’il est ou tel que l’on voudrait qu’il soit. Ses paysages enneigés doivent un peu aux fractales, ses foules beaucoup à la théorie du chaos. Ou l’histoire d’un monde qui se croit organisé mais qui sous une simple impulsion bascule dans la panique, la violence, la liesse ou le déchaînement de passion. Il n’est donc pas surprenant que ses œuvres aient rencontré un public enthousiaste en Chine notamment, pays de la foule s’il en est.
Pourtant, son sujet principal n’est pas tant la foule que l’Homme et cette fragilité qui l’incite à renoncer à son individualité pour se sentir moins vulnérable. Son traitement de l’huile et des couleurs aide à créer des scènes urbaines dans lesquelles on voit d’abord encore et toujours cette foule avant que ses cadrages et sa lumière ne conduisent à se reconnaître soi-même comme l’un au milieu des autres. Le travail de Clothilde nous touche parce qu’il parle de chacun de nous.
