Vivre l’Art Magazine Aout 2016 – article de Lucien Ruimy

Longtemps, Clothilde Lasserre a eu un sujet de peintures reconnaissables au premier coup d’œil, des foules vues de dessus. Lorsque l’on voyait l’un de ses tableaux pour la première fois on se demandait de quoi il s’agissait, il fallait un temps d’adaptation pour comprendre la scène représentée. On passait d’une abstraction à de la figuration. Une fois passée la surprise on allait dans le détail de ces foules et au-delà du sujet de l’anonyme perdu dans un ensemble, c’est la peinture qui individualisait, c’est elle qui différenciait

Puis ces derniers temps, elle a redressé la perspective, du grouillement des foules elle est passée à une individualisation de ses personnages, ceux-ci sont à peine suggérés. Ce sont les différenciations de couleurs qui en définissent les contours, ils sont moins affirmés, ils flottent de manière plus floue, plus poétique.

La peinture est plus libre, plus en transparence. Elle prend le pas sur le sujet. La peinture dépasse le sujet, elle devient l’élément principal, comme si elle s’en était libérée. Ce qui lui donne une respiration particulière.

Dans tous les cas de figures, perdus dans la foule ou plus différenciée c’est la foi dans une humanité colorée, chaleureuse qu’affirme Clothilde Lasserre.

La couleur, les transparences prennent toute leur place, les tons sont chauds. La peinture, le geste sont tout en énergie. Ils donnent toute la force aux personnages.

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