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Clothilde Lasserre, artiste plasticienne française

Clothilde Lasserre est docteur ingénieur en mathématiques de formation, elle se consacre entièrement à son métier d’artiste plasticienne depuis 20 ans. Colorée et forte en symbole, son œuvre témoigne de la nécessité des hommes à cultiver leur singularité tout en vivant ensemble.

La source de l’inspiration

Nourrie par son vécu de la masse humaine vue des Tours de la Défense à Paris, Clothilde Lasserre construit peu à peu sa vision du monde d’en haut. Mettre en scène la foule d’en haut devient son moyen de se réapproprier ce quotidien. Entre peintures et céramiques, l’artiste traduit sa vision des relations humaines. Les liens se créent, les rencontres se matérialisent et nous donnent foi en l’autre.
« Multitude, solitude : termes égaux et convertibles pour le poète actif et fécond. Qui ne sait pas peupler sa solitude, ne sait pas non plus être seul dans une foule affairée. » Charles Baudelaire « Les foules » Le spleen de Paris ou les petits poèmes en prose -1869

Une artiste reconnue

Présentant ses oeuvres au public depuis 2003, Clothilde Lasserre a depuis multiplié les expositions personnelles et collectives en France, notamment à Paris, à Lille ou encore à Nantes, mais aussi à Bruxelles en Belgique.

Un travail sur l’identité

Oscillant entre figuration et abstraction, ses compositions incarnent parfaitement le tiraillement entre multitude et unité. Elle exprime l’équilibre délicat entre la nécessité de préserver notre individualité et notre besoin de contact avec l’autre.

A la question ‘Comment savez-vous si votre tableau est fini ? Il semble qu’un personnage de plus ou non ne changerait rien ?’, l’artiste explique que chaque personne est importante pour la cohérence de la scène, elle décrit un long travail pour arriver à cet équilibre. Avec conviction, elle explique que nous avons chacun notre place dans la société, qu’il ne faut pas se laisser envahir par le sentiment d’être noyé par le surnombre, l’inquiétude de l’inconnu ou l’artifice de la rencontre sur les réseaux sociaux.

 

 

La porcelaine et le grès, un besoin logique

L’individu semble noyé dans la multitude mais il n’en est rien. 

Avec elle, chaque individu reprend sa place dans la société, un réseau d’humains tous nécessaires pour garantir l’équilibre de l’ensemble !

« L’homme est un être sociable ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables » Aristote

Les projets

Convaincue de la nécessité de valoriser les démarches professionnelles du monde artistique, elle décide de lancer l’association « Les ateliers de la boucle », dont elle est la vice-présidente.  Cette association organise des expositions ou parcours d’art dans l’ouest parisien. Elle est une des organisatrices de la galerie Berthe et Edgar créée en décembre 2021 qui présente le travail des artistes et artisans d’art de la boucle et d’ailleurs.

Vue d'en haut, vue des autres

Clothilde Lasserre signe des toiles d’une énergie captivante.

Conjuguant instinct de la touche, audace des couleurs et sens implacable de la composition, ses Foules valsent entre figuration et abstraction. Un perpétuel va et vient entre une vie intérieure et le contact vital avec l’Autre qui se concrétise par des zooms et des prises de recul.

Clothilde Lasserre travaille sur l’identité depuis longtemps. Le paradoxe de tout individu : s’intégrer et donc ne pas se différencier tout en gardant sa propre individualité pour ne pas se perdre.

Vers-l-espoir-100-100-Huile-sur-toile-2021-©adagp-paris-Lasserre

 

La verticalité peut nous faire hésiter :

Ce n’est pas vraiment un regard à vue d’oiseau (une vue en général diagonale ou une perspective d’un point de vue assez proche), ni à vue d’avion (plus proche de la verticale et beaucoup plus éloigné), ou à partir d’une étoile (le point de vue de Sirius qui relativise tous les effets négatifs puisque c’est l’étoile la plus proche du soleil).

On en arriverait au point de vue divin qui peut appréhender aussi l’espace sans prendre en compte le temps (sub specie aeternitatis comme disait Spinoza, mais cela peut aussi être un projet pour tout penseur humain). Ce qui permet de penser le regard de Clothilde Lasserre est ailleurs. Il y a là un regard défamiliarisé, s’éloignant du face à face, très proche de la verticale, sinon un regard vertical, mais assez peu éloigné et prenant en compte le mouvement. Ce n’est toutefois pas une vision aérienne liée à l’invention de l’aviation et aux cartes postales qui en ont résulté.

C’est ici une démarche très conceptuelle, une véritable « cosa mentale » tout comme chez Léonard. On voit bien les choses de haut, mais sans aucune manifestation de domination. Car dé »caler ainsi la vue, c’est bien un exercice spirituel.

Jean-François Clément

La peinture de Clothilde Lasserre reflète un parcours atypique dans le monde de l’art contemporain.

Elle ne vient pas à la peinture par hasard mais bien par nécessité. Comme le seul moyen d’exprimer et partager sa compréhension du monde, ses exaltations et ses angoisses. Comme son témoignage de la difficulté à vivre ensemble tout en étant unique. Ses foules en sont sans aucun doute la plus belle expression. Des foules d’individus noyés dans une masse aliénante mais dont les couleurs expriment si bien la richesse de la diversité des êtres. Et des âmes aussi.

Clothilde n’a pas fait d’école d’art ni même pris de cours de peinture. Elle respecte des maîtres mais ne doit rien à des professeurs et en retire une très grande liberté d’expression. Sa technique est forte mais elle n’est que le prolongement de son aspiration à mettre en couleurs les émotions de nos vies. Avec ce sens inné de la couleur pour seul repère, Clothilde s’attaque directement à l’huile sur toile. D’emblée, son pinceau apparaît puissant, son trait rythmé mais sa lumière reste sensuelle. Quand on lui demande quel est son style, dans quelle catégorie elle se range, elle répond souvent « ah les boîtes, les cases ? La peinture est venue me chercher pour fuir le monde des cases. Je n’y retournerai pas ». Marie Jouan Gondouin – Galeriste

Malgré tout, sa peinture est considérée par les professionnels de l’Art comme figuratif-expressionniste tirant parfois sur l’abstrait. Avant d’être peintre, Clothilde fut mathématicienne. De cette école de la rigueur absolue, elle a intégré dans son travail la puissance des symboles et l’art du langage. Les mathématiques sont une poétique disciplinée, la peinture est une discipline poétisée. Les deux permettent de raconter le monde tel qu’il est ou tel que l’on voudrait qu’il soit. Ses paysages enneigés doivent un peu aux fractales, ses foules beaucoup à la théorie du chaos. Ou l’histoire d’un monde qui se croit organisé mais qui sous une simple impulsion bascule dans la panique, la violence, la liesse ou le déchaînement de passion. Il n’est donc pas surprenant que ses œuvres aient rencontré un public enthousiaste en Chine notamment, pays de la foule s’il en est.

Pourtant, son sujet principal n’est pas tant la foule que l’Homme et cette fragilité qui l’incite à renoncer à son individualité pour se sentir moins vulnérable. Son traitement de l’huile et des couleurs aide à créer des scènes urbaines dans lesquelles on voit d’abord encore et toujours cette foule avant que ses cadrages et sa lumière ne conduisent à se reconnaître soi-même comme l’un au milieu des autres. Le travail de Clothilde nous touche parce qu’il parle de chacun de nous.

 
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